dimanche 20 décembre 2009

Dernier message !!

Tel que promis, voici ma bibliographie :
Monographies

1. BITTNER, Michèle (1995), Réalisation des constrictives J et 3 en parler saguenéen : étude acoustique, mémoire de maîtrise inédit, Université du Québec à Chicoutimi, 144 p.
2. DE VILLERS, Marie-Éva (2003), Multidictionnaire de la langue française, Montréal, Québec Amérique, 4e édition, 1542 p., (coll. « Langue et culture »).
3. Dictionnaire québécois d’aujourd’hui : langue française, histoire, géographie, culture générale (1993), rédaction dirigée par Jean-Claude Boulanger et Alain Rey, Saint-Laurent, Québec, Dicorobert, 1273 p.
4. Dictionnaire universel françois et latin, vulgairement appelé dictionnaire de Trévoux (1771), Paris, Compagnie des Libraires Associés, 8 vol.
5. GOSSELIN, Gilles (2005), Le livre de comptes (1929-1934) d'un marchand général de Girardville au Lac-Saint-Jean : étude lexicale et aperçu ethnographique, mémoire de maîtrise inédit, Université du Québec à Chicoutimi, programme en extension de l’Université Laval, 122 p.
6. LAVOIE, Thomas et al., (1985), Les parlers français de Charlevoix, du Saguenay, du Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord, Québec, Office de la langue française, 5 vol.
7. Le Dictio(n)naire universel d’Antoine Furetière (1690), réédité en 1984, Paris, Société du nouveau Littré, Le Robert, 3 vol.
8. Le Nouveau Petit Robert (2009), sous la direction de Paul Robert, de Josette Rey-Debove et d’Alain Rey, Paris, Dictionnaires Le Robert, 2841 p.
9. Le Petit Larousse illustré (2008), Paris, Éditions Larousse, 1784 p.
10. LEHMANN, Alise et al., (2008), Introduction à la lexicologie. Sémantique et morphologie, Paris, Armand Colin, 261 p., (coll. « Lettres Sup »).
11. LEPELLEY, René (1989), Dictionnaire du français régional de Basse-Normandie, Paris, C. Bonneton, 159 p.
12. LITTRÉ, Paul-Émile (1974), Dictionnaire de la langue française, Chicago, Ill., Encyclopedia Britannica, 4 vol.
13. MENEY, Lionel (1999), Dictionnaire québécois-français : pour mieux se comprendre entre francophones, Montréal, Guérin éditeur, 1884 p.
14. PARADIS, Claude (1985), An Acoustic Study of Variation and Change in the Vowel System of Chicoutimi-Jonquiere (Quebec), thèse de doctorat inédite, University of Pennsylvania, Philadelphie.
15. POIRIER, Claude (dir.) (1985), Dictionnaire du français québécois : description et histoire des régionalismes en usage au Québec depuis l’époque de la Nouvelle-France jusqu’à nos jours incluant un aperçu de leur extension dans les provinces canadiennes limitrophes : volume de présentation, Sainte-Foy, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 169 p.
16. POIRIER, Claude (dir.) (1998), Dictionnaire historique du français québécois : monographies lexicographiques de québécismes, Sainte-Foy, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 641 p.
17. SAINT-YVES, Gabrielle (2002), La conception du français canadien et de ses particularismes lexicaux vue à travers la recherche de critères d'évaluation : bilan de la réflexion sur la norme du lexique au XIXe siècle dans la production lexicographique depuis Thomas Maguire (1841) jusqu'à Joseph Amable Manseau (1881), thèse de doctorat inédite, Université Laval, 493 p.
18. SAINT-YVES, Gabrielle (2009), notes de cours de Lexicologie et lexicographie (7LNG171), séminaire de deuxième cycle, session d’automne.
19. Société du parler français au canada (LA) (1930), Glossaire du parler français au Canada, réimprimé en 1968, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 709 p.
Articles de périodiques

1. CANAC-MARQUIS, Steve, et POIRIER, Claude (2005), « Origine commune des français d'Amérique du Nord: le témoignage du lexique », dans Albert Valdman, Julie Auger et Deborah Piston-Halten (sous la dir. de), Le français en Amérique du Nord. État présent, Sainte-Foy, Québec, Les Presses de l'Université Laval, p. 517-538., (coll. « Langue française en Amérique du Nord »).
2. POIRIER, Claude (1980), « Le Lexique québécois: son évolution, ses composantes », dans René Bouchard (dir.), Culture populaire et littératures au Québec, Anma Libri (Saratoga), no 19, p. 43-80., (coll. « Stanford French and Italian Studies »).
3. POIRIER, Claude (1995), « Les variantes topolectales du lexique français. Proposition de classement à partir d’exemples québécois », dans Michel Francard et Danièle Latin (dir.), L’Actualité scientifique. Le régionalisme lexical, Louvain-la-Neuve, Belgique, Duculot, p. 13 à 56.
4. POIRIER, Claude (2004), « Le français des Québécois: notre différence est devenue un atout », Le Devoir (Montréal), 16 janvier, p. A-9.
5. POIRIER, Claude (2008), « Entre dépendance et affirmation : le parcours historique des lexicographes québécois », dans Les dictionnaires de la langue française au Québec. De la Nouvelle-France à aujourd’hui, sous la direction de Monique C. Cormier et Jean-Claude Boulanger, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, p. 13 à 60.
6. REMYSEN, Wym (2003a), « Le français au Québec : au-delà des mythes », Romaneske, vol. 28, n° 1, p. 28 à 41.
7. REMYSEN, Wym (2004a), « La variation linguistique et l’insécurité linguistique : le cas du français québécois », dans Pierre Bouchard (éd.), La variation dans la langue standard. Actes du colloque tenu les 13 et 14 mai 2002 à l'Université Laval dans le cadre du 70e Congrès de l'ACFAS, Québec, Office québécois de la langue française, p. 23 à 36., (« Langues et sociétés »).
8. VÉZINA, Robert (2009), « La question de la norme linguistique », Réflexion sur la place que devraient occuper les notions de "maîtrise" et de "qualité" de la langue dans un rapport sur la situation linguistique au Québec, Québec, Conseil supérieur de la langue française, octobre, Bibliothèque et Archives Canada, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 16 p.

Ressources électroniques

Base de données lexicographiques panfrancophone, section Québec (BDLP), Trésor de la langue française au Québec, dans le site de l’Université Laval, [en ligne]. http ://www.tlfq.ulaval.ca/bdlp/quebec.asp [site consulté de septembre à décembre 2009].

Cerquiglini, Bernard (1997), « Le plaidoyer d’Alain Rey pour un français ni pur si soumis », Le Monde (Paris), 19 octobre, « Le Monde des livres », 692 mots, [en ligne]. http://www.vigile.net/Le-plaidoyer-d-Alain-Rey-pour-un [article consulté en décembre 2009].

Index lexicologique québécois (ILQ), Trésor de la langue française au Québec, dans le site de l’Université Laval, [en ligne]. http://www.tlfq.ulaval.ca/ilq/ [site consulté de septembre à novembre 2009].

Le Dictionnaire de l’Académie française (DAF), 8e et 9e édition, [en ligne]. http://artfl.atilf.fr/dictionnaires/ACADEMIE/index.htm [site consulté de septembre à novembre 2009].

Le grand dictionnaire terminologique (GDT), Office québécois de la langue française, [en ligne]. http : //www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/gdt.html [site consulté de septembre à décembre 2009].

Publications du Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), Trésor de la langue française au Québec, dans le site de l’Université Laval, [en ligne]. http://www.tlfq.ulaval.ca/pub/ [site consulté de septembre à décembre 2009].

Trésor de la langue française informatisé (TLFI), [en ligne]. http://atilf.atilf.fr/tlf.htm [site consulté de septembre à décembre 2009].

mardi 15 décembre 2009

Article de dictionnaire bordée

Je place sur mon blogue mon article de dictionnaire, version finale, revue et corrigée : http://www.scribd.com/doc/24125247/Article-de-Dictionnaire-Final.

Travail final


Bonjour !


Voici le titre de mon travail final : CKRS 98,3 FM - LA VENTE DE GARAGE -DES QUÉBÉCISMES EN USAGE AU SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN.

Vous pourrez trouver le classement de mes québécismes en cliquant ici : http://www.scribd.com/doc/24124234/Copie-de-3-Tableaux.

Suivra bientôt la totalité des sources que j'ai consultées pour faire le travail.

À bientôt !!

dimanche 8 novembre 2009

Article de dictionnaire bordée

Bonjour ! Je place sur mon blog un aperçu de ce que donne mon article de dictionnaire sur bordée. Évidemment, la mise en page ne correspond pas à celle de mon article final, mais l'essentiel y est !

BORDÉE [bORdé] n. f.
1. Chute de neige abondante qui tombe en une seule fois. Bordée de neige. À la première bordée, une grosse bordée, une grande bordée. Vieilli Bordée de la mi-carême, bordée de la Sainte-Catherine, bordée de Saint-Joseph, bordée des Avents : chute de neige qui se produit pendant ces fêtes annuelles. Vieilli Bordée de sucre (ou des sucres) : neige épaisse et mouilleuse qui tombe pendant la saison des sucres alors que la température printanière favorise la coulée des érables. Vieilli Bordée des corneilles : dernière chute de neige ou dernière tempête de l’hiver, à la mi-mars, alors que les corneilles sont déjà revenues. Remarques. 1. Bordée est peu usité chez les jeunes. 2. Ce mot peut aussi avoir le sens de tempête de neige.

Je veux bien que mes élèves disent poudrerie pour désigner une tempête de neige; ou bordée de neige, bien que bordée soit un terme de marine; […]. 1960, J.-P. Desbiens, Les insolences du Frère Untel, p. 31.

Alors qu'il venait de tomber une bonne bordée et qu'on en annonçait une autre pour le lendemain, elle pelletait comme si son avenir en dépendait. 1993, L.-G. Lemieux, Le Soleil, 10 mars, tel que cité dans Un amour de ville: une chronique de Québec, 1994, p. 33.

Mon oncle racontait que chaque bordée de neige était suivie par le passage du rouleau. Nous, on n'y comprenait rien, un rouleau, on en avait bien vu en ville lorsque l'on réparait l'asphalte des rues. 2000, P. E. Jean, En face de la boulangerie: une enfance heureuse à Québec dans les années quarante, p. 22.

« On voit un système météo qui devrait nous apporter un peu de neige, vendredi », prédit André Cantin, qui ne s'attend toutefois pas à une grosse bordée, « cinq à dix centimètres » tout au plus. 2007, C. Jobin-Gagnon, Le Journal de Québec, 31 janvier, p. 8.

Dame Nature réserve tout un cocktail aux amoureux pour la Saint-Valentin, une bordée de neige de près de 30 cm. Avec cette tempête, plusieurs choisiront probablement de laisser tomber le restaurant et de passer la soirée sous les couvertures. 2007, Le Journal de Québec, 14 février, p. 8.

◊ (Par anal.). Bordée d’hiver. ◊ (Par ext.). Bordée de froid. ◊ (Par métaph.). Cracher une bordée de neige. « Un midi, donc, Onésime-Isaac Gélinas ressoud chez le forgeron. [...] La radio crachait une bordée de neige. » (F. Pellerin, Dans mon village, il y a belle Lurette... Contes de village, 2001, p. 27-28).

2. Loc. fig. Vieilli Une bordée de : grande quantité de (paroles agressives, etc.). Bordée d’injures, de menaces, de jurons, de sacres, de bêtises. Lâcher sa bordée, une bordée. Remarque. Par analogie avec la décharge simultanée de tous les canons du même bord d’un navire.

Elle lui avait lancé une bordée d'injures et de menaces. 1918, A. Laberge, La Scouine, p. 8-9.

Il se mit à composer les numéros obtenus. Mais après une quatrième bordée d'injures, il s'arrêta, perplexe. 1989, Y. Beauchemin, Juliette Pomerleau, p. 22.

Fig. Bordée de sons.

■ HIST. 1. Du mot bord, d’origine germanique (1546, v. FEW 1968, bord, p. 181). Dans le vocabulaire maritime, bordée désigne la distance parcourue par un navire qui louvoie entre deux changements de cap. Courir une bordée, la bordée. 2. La locution une bordée d’injures est attestée en français de France avant 1755 (v. TLFI, FEW et Trévoux 1743-1771). L’expression tirer une bordée (« aller de cabaret en cabaret pour y avoir du plaisir ») est recensée en 1833 (v. TLFI et PRobert 2009). Le mot bordée est attesté dans le parler de la Saintonge dans le sens de « grande quantité » (bordée de grêle, bordée de pluie) (v. FEW, GDT et GPFC, p. 134). Bordée au sens d’« une quantité de travail faite en une seule fois » est aussi attesté dans les dialectes du Berry et du Nivernais (GPFC).

lundi 26 octobre 2009

J'ai maintenant fait le tour des dictionnaires que je souhaitais consulter pour valider les sens que j'avais trouvés. À ma liste précédente, j'ajoute le DUF, les dictionnaires de Trévoux, de Furetière, de Lionel Meney, de Lorenzo Proteau, d'Yves Cormier, de Louis-Edmond Hamelin (belle découverte !), de Clapin, de Bélisle, de Bergeron, de Dunn et de Dionne ainsi que le Littré, le DHFQ, le DQA, le GPFAC, le DFQ, le Dictionnaire du français contemporain, Le dictionnaire de notre temps de Hachette, le DFQ et le DFP. Voilà !! Je vais maintenant commencer à rédiger une ébauche de définition.

samedi 24 octobre 2009

Bordée

Mes recherches en lien avec le mot bordée me font faire des découvertes intéressantes ! J'ai terminé d'observer avec intérêt les citations du fichier lexical et j'ai déjà pu déterminer plusieurs sens dont un qui est employé couramment au Québec : la bordée de neige ! J'ai découvert que ce mot semble avoir deux sens, selon le contexte dans lequel il est employé : parfois, il veut dire chute de neige abondante qui tombe en une seule fois (selon le GDT), parfois il a plutôt le sens de tempête de neige. Cette distinction ne se trouve pas dans les dictionnaires que j'ai consultés jusqu'à maintenant (GDT, PR 2009, toutes les éditions du DAF en ligne, le Dictionaire critique de la langue française de Féraud, le TLFI et la Base de données linguistiques panfrancophones de données), mais je trouve important de la conserver pour l'instant. Je verrai plus tard si celle-ci s'avère pertinente. Un autre sens important est celui qui se rapporte à la bordée de : bordée d'injures, bordée de sons, par exemple (sens de grande quantité de).

Tous ces ouvrages présentent en premier lieu les sens reliés au domaine de la marine : la bordée qui veut dire le chemin parcouru par un navire entre deux changements de cap ou par extension, la distance parcourue à pied. Je n'ai pas trouvé d'occurrences pour bordée dans le sens de salve d'artillerie ou bordée signifiant partie de l'équipage d'un navire.

J'ai aussi trouvé un sens que je ne soupçonnais pas du tout : bordée dans le sens de débauche qui se prolonge (Épuisé par sa petite bordée d'hier, etc.) !

À suivre !

mardi 6 octobre 2009

Au cours de cette étude comparative, nous avons pu observer qu’il existe certaines différences entre les sens présentés dans chacun des trois dictionnaires que nous avons analysés. Certains sens sont disparus ou ne sont plus dans l’usage courant, d’autres sont apparus au fil du temps ou ont été modifiés. Nos observations nous ont aussi amené à constater que l’on avait mythifié l’homme et la femme dans les différentes entrées analysées. Celles du mot femme peuvent même être sujettes à controverse. Est-ce nécessaire de présenter la femme selon des critères physiques ou émotifs, étant donné que l’homme, lui, ne subit pas ce même traitement ? On pourrait alors parler de sexisme à l’intérieur d’une entrée dictionnairique... Certes, depuis la parution du DAF, en 1835, la conception de la femme a nettement évolué. Elle est passée d’un prolongement de l’homme à une personne à part entière, libre de faire des choix. Mais force est de constater que l’image de la femme est encore figée dans des stéréotypes douteux. Il reste encore du chemin à parcourir avant d’en arriver à une vision réellement égalitaire de la femme vis-à-vis de celle de l’homme...

vendredi 25 septembre 2009

Dans le cadre de l'étude comparative avec les dictionnaires français à faire cette semaine, j'ai décidé d'utiliser le Dictionnaire de l'Académie française, 6e édition, 1832-1835, comme outil de comparaison ancien.

Vous pouvez accéder à la définition du mot homme dans ce dictionnaire à l'adresse suivante : http://portail.atilf.fr/cgi-bin/dico1look.pl?strippedhw=homme&headword=&docyear=ALL&dicoid=ACAD1835&articletype=1

Et au mot femme à la suivante : http://portail.atilf.fr/cgi-bin/dico1look.pl?strippedhw=femme&headword=&docyear=ALL&dicoid=ACAD1835&articletype=1

Comme dictionnaire actuel, j'utilise le Dictionnaire Universel Francophone, des Éditions Hachette, publié en 1997.

Le tout sera comparé avec le Petit Robert 2009, version électronique.

dimanche 20 septembre 2009

Vous pouvez accéder à l'original du deuxième résumé en cliquant sur le lien suivant : http://did100-fle.googlegroups.com/web/SéminaireTP1-RésuméAnne-Émilie.docx?gda=lhxhO2kAAAA8S8s8SDQ3SbNPRK0Uka-S-PGarhr2pMwLEyJ2rVDv2pbj3-tlQPsLJHuf_wRR8hZ_D19stfLzGoFJuLUmGQISLYKTh6htlsLedU8ECyuIKnSAK9rg6_iPeaSXDyFNZwSECKgQbmraGdxlZulaYnsh
Résumé de l’article de Jean Pruvost « "Nouvelle-France", "Canada", "Québec" : parcours lexicographique du Grand Siècle au siècle des philosophes », tiré de l’ouvrage Les dictionnaires de la langue française au Québec, Les Presses de l’Université de Montréal, 2008, p. 161 à 198.

L’utilisation des mots « Canada », « Nouvelle-France » (dont la graphie varia quelque peu au fil du temps) et « Québec » dans les différents articles des dictionnaires français marquants nous permet de constater l’évolution des représentations françaises à propos du Canada. C’est le parcours lexicographique de ces mots que présente Pruvost dans cet article : celui-ci nous fait découvrir les attestations de ces trois mots-clés à l’intérieur des dictionnaires français du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, soit jusqu’aux années de la parution de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (1751 à 1772).

Avant le XVIIe siècle, la Nouvelle-France n’existe pas encore; il ne peut donc en être question dans les ouvrages français. On peut cependant lire une description de ce qu’est un « sauvage » dans les Epithètes françoises de Maurice De La Porte (1571); une opposition très nette entre la glorieuse France civilisée et le Sauvage barbare se dessine déjà. C’est au XVIIe siècle que l’on voit apparaître les premières mentions des mots « Canada » et « Nouvelle-France ». Alors que le Dictionnaire françois de Richelet (1680) ne fait aucune mention de ces mots-clés, le Diction-(n)aire universel de Furetière (1690) donne une place certaine au nouveau Monde, à l’Amérique et au Canada à l’intérieur de quelques articles (p. 167). Mais c’est dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie françoise, parue en 1694, que la première attestation officielle du mot « Canada » est relevée (quatre occurrences de ce mot sont présentes dans cet ouvrage). Il est aussi question pour la première fois dans un dictionnaire de la « nouvelle France », dans l’article consacré au castor.

En 1718, le Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial de Leroux met en scène l’ « Iroquois ». Le Grand Dictionnaire géographique historique et critique permettra pour sa part aux lecteurs français de découvrir l’Amérique: dans cet ouvrage de La Martinière, le Nouveau Monde est présenté à l’aide des premières cartes et d’un « listage des régions et peuples qui le composent » (p. 171). C’est dans le Dictionnaire universel françois et latin ou Dictionnaire de Trévoux, publié en 1732, que le mot « Québec » apparaît pour la première fois, dans la définition d’habitation. Ce dictionnaire aura également pour mérite de présenter la première latinisation des mots décrivant la vie en Nouvelle-France (p. 175). Le caribou, par exemple, est traduit par la forme savante « Cervus Canadensis ». Un long article est aussi consacré à l’Iroquois. On constate donc que les dictionnaires du XVIIIe siècle accordent une place de plus en plus importante à la Nouvelle-France.

La période allant de 1751 à 1772 sera particulièrement riche en attestations pour les trois mots-clés qui nous intéressent. En effet, c’est l’époque de la parution de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, qui constitue « l’oeuvre majeure du XVIIIe siècle » (p. 178). À l’intérieur de cet ouvrage de taille se retrouveront 90 occurrences de la Nouvelle-France, 190 pour le Canada et 9 pour Québec (p. 178-179). On retrouvera dans un article quelques informations historiques précises sur la ville de Québec. Pour ce qui est des mots « Canada » et « Nouvelle-France », ils sont présentés dans l’Encyclopédie comme une même entité politique. Se retrouve aussi dans cet ouvrage un article sur les « sauvages », qui contribuera à les présenter sous un autre jour : ceux-ci sont des êtres intelligents, bien qu’ils aient encore nombre de défauts. On constate que les encyclopédistes ne s’intéressent pas à la situation politique qui prévaut en Nouvelle-France : ils s’intéressent plus au climat et aux peuples qu’à la rivalité Français/Anglais. Les références faites à la Nouvelle-France, au Canada et au Québec dans l’Encyclopédie peuvent être regroupées en 13 thèmes (p. 182):

1. Les considérations géographiques;
2. Les noms de peuples et de peuplades;
3. Les « sauvages »;
4. La nature;
5. Le climat;
6. La religion;
7. Les traditions;
8. Les animaux;
9. Les plantes;
10. Les produits alimentaires;
11. Les produits médicaux;
12. Le commerce;
13. Les transports.

Mentionnons que plus de 20 occurrences de la nouvelle France se retrouvent dans le premier thème, les considérations géographiques, et que moins de dix mentions de ce mot se retrouvent dans le thème des peuples (p. 183-184). Plusieurs occurrences de la ville de Québec se retrouvent dans le thème de la religion.

Pruvost conclut cet article en mentionnant que le Diction(n)aire critique de la langue française de l’abbé Féraud, paru en 1787, présente quelques ajouts intéressants à propos des nouvelles réalités découvertes en Nouvelle-France, et que c’est seulement au cours de la première moitié du XIXe siècle que des commentaires politiques seront présents dans les articles consacrés au Canada, comme on peut le constater en étudiant le dictionnaire plutôt « édulcoré pour les dames et les jeunes personnes » de W. Duckett, paru en 1841 (p. 197).

vendredi 18 septembre 2009

Résumé de lecture de l’article de Claude Poirier « Entre dépendance et affirmation : le parcours historique des lexicographes québécois », tiré de l’ouvrage Les dictionnaires de la langue française au Québec, Les Presses de l’Université de Montréal, 2008, p. 13-60.

L’histoire de la lexicographie québécoise est étroitement liée aux rapports complexes qu’ont entretenus et qu’entretiennent toujours entre eux les Français et les Québécois, longtemps appelés Canadiens français. Ces rapports ont influencé la perception des Canadiens français de leur identité, et par le fait même, de leur propre langue; les dictionnaires publiés au fil du temps ont donc reflété la perception de la langue qui régnait au moment de leur rédaction. C’est de cette question complexe que traite cet article de Poirier : celui-ci présente tout d’abord un aperçu de l’impact des relations entre Français et Canadiens français/Québécois sur le « sentiment linguistique » de ces derniers, puis sur le cheminement des lexicographes québécois (p. 17).

Incidence sur le sentiment linguistique de la relation avec la France

Pendant la période pré-coloniale (avant 1608), la colonie n’étant pas encore installée, la prise de conscience sur la langue ne peut s’amorcer. Les voyageurs de l’époque ne sentent pas du tout le besoin de se conformer à une norme. C’est plutôt durant la période de la Nouvelle-France (1608-1759) que l’on voit apparaître une « opinion proprement canadienne » sur le français parlé dans la colonie (p. 18). Les colons souhaitent prendre leur distance avec la France : ils se nomment habitants et utilisent des mots qui décrivent leur réalité en terre nord-américaine (les rangs, par exemple, s’opposent aux bourgs français). Ils empruntent des mots aux régions françaises d’où ils sont originaires (bluet, champlure) ainsi qu’aux Amérindiens (atoca) et ils créent des mots et des sens nouveaux (suisse) (p. 19). Il existe une manière de parler française, qui est celle des administrateurs de la colonie, et une manière canadienne de s’exprimer. On peut alors parler dès le début du XVIIIe siècle de l’existence d’une identité canadienne propre.

Vient alors en 1760 la Conquête anglaise qui sonne le départ de l’élite française, qui regagne la mère patrie; l’émergence et la consolidation du français canadien est alors possible (1760-1840). Une façon canadienne de parler s’installe et s’impose naturellement; elle est renforcée par une distanciation idéologique des Canadiens français vis-à-vis de la France à la suite de la Révolution française, qui est mal perçue par ces derniers (p. 21). Un souci normatif n’est pas encore présent dans ces premières décennies du XIXe siècle; il n’apparaîtra qu’en 1841, avec la publication du Manuel de Thomas Maguire, qui recommande de prendre exemple sur le français de France.

C’est alors le début d’une longue période de dévalorisation de l’usage canadien (1841-1959), d’un purisme qui durera jusqu’en 1960. L’échec des Patriotes ainsi que la perte du statut de langue officielle pour le français contribueront à induire chez les Canadiens français un sentiment d’infériorité sur les plans culturel, politique, économique et linguistique. Ceux-ci se tournent alors vers la France pour tenter de revaloriser leur langue. Au même moment, l’abbé Jérôme Demers et Thomas Maguire confrontent leurs points de vue à propos de ce que doit être la norme canadienne française : l’un soutient « la légitimité de l’usage canadien » alors que l’autre souhaite que les Canadiens français suivent la norme française (p. 23). Michel Bibaud, lettré de Montréal, suit le débat à distance. Sa position est très sensée (p. 24-25) : il admet l’importance des néologismes et contribue à légitimer certains mots et certaines prononciations du pays. Nul besoin d’implanter des mots qui ne correspondent pas aux réalités canadiennes ou de se priver de certains autres en voulant respecter une norme à tout prix.

En 1860 s’installe « une perception selon laquelle le Canada français serait dépendant de la France sur les plans culturel et linguistique » (p. 26). La norme de France est l’idéal à atteindre selon les lettrés, Jules-Fabien Gingras en tête. On cherche à convaincre les Canadiens français de suivre le modèle français et de se corriger; même les médias véhiculent cette idéologie. Les Canadiens français vivent un constant « sentiment d’infériorité linguistique par rapport aux Français », l’élite politique et religieuse contribuant au maintien de ce sentiment (p. 27). Malgré tout, certains auteurs comme Louis Fréchette donneront une place aux canadianismes dans leurs récits et le peuple fera vivre sa langue par le biais des chroniques dans les journaux, par exemple.

C’est finalement en 1960, avec la Révolution tranquille, que la volonté de s’affirmer en tant que peuple de culture et de langue différentes revient en force, avec l’apparition du terme Québécois en 1962 et l’utilisation du joual par les écrivains. C'est la reconstruction de l'estime de soi. Les Québécois, « exaspérés par la domination politique et économique des Anglais et par la suprématie qu’on attribuait à la culture et à la langue des Français », déclarent ne pas vouloir suivre la norme française à la lettre et réclament le droit de parler un français québécois (p. 30).

Conscience identitaire et lexicographie

L’histoire de la lexicographie québécoise est liée à la perception que l’élite a eue de sa langue au fil du temps, cette perception étant dépendante des rapports entre Français et Québécois. Les dictionnaires sont donc le reflet de l’évolution de la conscience identitaire des Québécois.

Dès le XVIIe siècle, la nécessité de créer des lexiques bilingues se fait sentir chez les missionnaires. Ceux-ci créent des recueils de mots entendus au sein de la colonie, sans souci normatif. Au début du XIXe siècle, Jacques Viger publie sa Néologie canadienne (1810), qui allie habilement description de la langue et évaluation, ce qui le rapproche des auteurs tels que Oscar Dunn ou Sylva Clapin. Viger n’est pas un puriste : il se permet à l’occasion quelques remarques sur l’usage, mais son ouvrage reste essentiellement descriptif. On voit donc qu’à cette époque, le souci de se conformer à la norme française n’est pas encore présent chez les lettrés et la population en général.

Le second ouvrage lexicographique d’importance à voir le jour à cette époque est le Manuel de Thomas Maguire (1841), puriste qui recommande aux Canadiens français de suivre la norme française. L’abbé Demers s’y opposera d’ailleurs, appuyé par Michel Bibaud. Mais c’est avec la publication du Recueil des expressions vicieuses et des anglicismes les plus fréquents de Jules-Fabien Gingras (1860) qu’un purisme véritable s’installe au sein de la population canadienne française. L’usage des anglicismes est proscrit (puisque ceux-ci proviennent du vainqueur) et la référence doit être la norme française. Les auteurs dits puristes de cette époque trahissent le sentiment d’infériorité qui habite les Canadiens français depuis l’échec des Patriotes. Durant cette période de dévaluation du parler canadien, on constatera la présence de trois approches différentes : celle des véritables puristes, des pédagogues et des glossairistes (p. 39). Deux ouvrages se démarqueront : le Dictionnaire canadien-français de Clapin (1894), un glossaire, et le Dictionnaire de nos fautes contre la langue française de Raoul Rinfret (1896), un ouvrage qui se veut correctif. Ces dictionnaires complémentaires ouvriront la porte à la reconnaissance du parler canadien, bien que la volonté de correction soit toujours bien présente.

La création en 1902 de la Société du parler français au Canada marquera le début d’un changement de mentalités : il est possible de garder un esprit correctif tout en valorisant une description du français canadien. Ainsi naîtra le Glossaire du parler français au Canada au début du XXe siècle, ouvrage descriptif du parler canadien. Mais ce mouvement autonomiste perdra de la vigueur peu à peu, comme le montre la publication de l’Inventaire de nos fautes les plus usuelles contre le bon langage de Clapin. Mais un certain espoir renaît dans les années 1950 avec la concrétisation d’un projet caressé par la Société : la publication du Dictionnaire général de la langue française au Canada de Louis-Alexandre Bélisle. Fait nouveau, un auteur tente de s’affranchir véritablement de la norme française en présentant dans son dictionnaire général des canadianismes et en permettant leur usage. L’ouvrage comporte bien sûr des faiblesses dans sa présentation, mais il possède le mérite d’être le premier ouvrage combinant description du parler canadien et recommandations sur l’usage.

La Révolution tranquille marque le début d’une volonté des Québécois de s’affranchir de la France. Les échanges entre les deux patries sont malgré tout de plus en plus nombreux; au contact de leurs cousins français, les Québécois apprennent à affirmer leur identité. Un certain purisme demeure toujours, comme le montre la publication en 1967 du Dictionnaire des difficultés de la langue française au Canada de Gérard Dagenais. Ce sera le dernier ouvrage à proscrire les canadianismes et à recommander un alignement systématique sur la norme française. D’autres ouvrages tels que le Multidictionnaire de Marie-Éva de Villers (1988) auront une visée corrective, mais ils ne présenteront pas un point de vue aussi tranché.

C’est dans les années 1980 que la lexicographie québécoise connaît réellement l’influence du mouvement autonomiste. Il naît dans cette foulée le Dictionnaire de la langue québécoise de Léandre Bergeron (1980) et le Dictionnaire du français Plus (1988), qui soulève la controverse à cause de la décision de ses auteurs de marquer les usages français au lieu des usages québécois. C’est là une déclaration d’autonomie à part entière : les lexicographes peuvent maintenant se permettre d’adopter un point de vue québécois dans leurs ouvrages (p. 46). Le Dictionnaire québécois d’aujourd’hui, publié en 1992, présente lui aussi une norme québécoise et offre une nomenclature donnant une place aux usages populaires. Ces deux dictionnaires, qui donnaient enfin la place qui lui revient au français québécois, seront plutôt mal perçus. Cette situation montre à quel point la tâche de présenter une norme d’usage québécoise est ardue : il faut contrer l’idée reçue selon laquelle le français québécois ne possède pas les qualités du français hexagonal, étant souvent associé à un parler populaire.

Comme nous avons pu le constater, la lexicographie québécoise est largement tributaire du rapport qui existe entre les Français et les Québécois. Les divers dictionnaires qui se sont succédé à travers les époques ont reflété l’évolution de la conscience identitaire du peuple québécois. Le défi que tentent maintenant de relever les chercheurs du Trésor de la langue française au Québec est de présenter toute la variété d’usage du français québécois, par l’étude de « la formation du lexique et de la conscience collective à travers l’examen d’énoncés représentatifs de diverses époques » (p. 51).





mercredi 9 septembre 2009

Ce blogue a été créé dans le but de répondre aux exigences du séminaire de lexicologie et lexicographie (7lng171) offert dans le cadre de la maîtrise en linguistique de l'Université du Québec à Chicoutimi et dirigé par Madame Gabrielle St-Yves, Ph.d.